Une exploitation agricole qui risque de devenir maison d'habitation
Ceinturé de zones humides, Saint-Georges-de-Reintembault est également proche d’un bassin versant sensible ; « la commune est en zéro phyto depuis 1998 » rappelle Marie-Claire Boucher, maire. En 2009, un compromis est signé entre un particulier et un agriculteur pour la vente d'une petite exploitation agricole en fin d’activité constituée d’une maison, d’un hangar et de 1,8 ha de foncier. Le particulier souhaite en faire une maison d'habitation, sans activité agricole.
Une préemption
Alertée de la vente, la commune dépose un dossier auprès de la SAFER pour préempter à la vente afin de conserver une activité agricole et d'y installer du maraichage bio. « Nous étions allés voir le film "nos enfants nous accuseront" avec le maire », témoigne Mme Boucher, adjointe à l’époque. « Cela nous avait conforté dans l’idée d’agir tant sur l’approvisionnement de la cantine que sur le fait d’aider à installer de l’agriculture bio, peu présente sur le territoire ». La SAFER accepte de préempter, remet le bien "en publicité" et constatant l'absence d'autres repreneurs potentiels, accepte de vendre l'exploitation à la mairie. Celle-ci réalise les travaux de rénovation en régie et se met en quête d'exploitants interessés, notamment en s'adressant au GAB35 et GAB50.
Une activité installée !

Un premier couple s'installe puis repart. Le 2ème sera le bon. Pour éviter toute pollution de l’eau, la municipalité signe un bail rural environnemental précisant que les terres devront être cultivées en agriculture biologique. « Nous cultivons une grande diversité de légumes et de plantes aromatiques, dans une logique de permaculture. Nous avons également planté 200 arbres fruitiers et petits fruits et planterons le double l’année prochaine » explique Christophe Le Gall, installé depuis 2012 avec sa compagne et leurs deux enfants. En parallèle, « la commune fait tous les liens possibles pour soutenir l’activité des maraîchers » indique le maire, citant le marché de la cantine scolaire ou les visites de l’école dans le cadre d’un projet pédagogique sur l’alimentation. La municipalité autorise également les maraîchers à faire de la cueillette sur les terres communales. « Cela nous permet de proposer des plantes sauvages à un restaurant gastronomique du secteur » confirme Christophe Le Gall.