Bouvron (44) : visite de la chaufferie du pôle enfance et de la saulaie d'infiltration
Le nouveau pôle enfance, vitrine de l'identité rurale de Bouvron

À Bouvron (44), les élus souhaitent « faire d'une pierre, plusieurs coups » avec la plantation d'une saulaie d'infiltration sur la station d'épuration, qui a vocation à être valorisée en bois-énergie pour alimenter la chaufferie du tout nouveau pôle enfance.
La commune a inauguré en 2015 son nouveau pôle enfance qui comprend désormais 14 classes primaires et maternelles, le restaurant scolaire (la cuisine est faite en régie, en 100% bio et local) et l’accueil périscolaire. Le nouveau bâtiment a été conçu selon une démarche participative (via un Processus de Conception Intégrée) et propose un cadre sain, confortable et écologique pour les enfants, pour un coût très maitrisé de 1070 €HT/m².
Pour en savoir plus sur le pôle enfance et le PCI.
Un chauffage bois local, en cohérence avec la philosophie du projet
« Notre objectif était que la nouvelle école, deux fois plus grande que l’ancienne, ne consomme pas plus qu’auparavant », rappelle Laurent Bissery, adjoint aux affaires scolaires et à l’environnement. Le choix s’est donc porté sur une chaudière bois déchiqueté (Marque « Fröling ») d’une puissance de 150 kW, qui dessert l’ensemble des bâtiments. Elle est secondée par une chaudière gaz qui prend automatiquement le relai en cas de panne.
Le bois est stocké dans un ancien silo à grains de 60 m³, qui est situé en bordure de voirie, à l‘entrée du pôle enfance. Une localisation visible et revendiquée par les élus, qui rappellent que « Nous sommes une commune rurale, et tout le projet scolaire a été pensé sur cette identité ».
La gestion de la chaufferie est assurée par l’agent qui a été formé à l'utilisation d'un logiciel spécifique : il y renseigne pour chaque bâtiment, la température et les tranches horaires de chauffage. En cas de problème sur la chaudière, l’information est envoyée sur le téléphone portable de l’agent, qui estime que « C’est plus de boulot mais c’est valorisant et plus intéressant : aujourd’hui on n’a plus besoin de faire venir une société, s’il y a une panne on sait la réparer. »
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Un approvisionnement local
Les élus ont travaillé avec la SCIC bois-énergie 44 qui alimente la chaudière en bois déchiqueté. La SCIC vend du bois à la tonne, issu pour les deux-tiers de haies bocagères, et pour un tiers de bois urbain c'est-à-dire issu de l’entretien d’espaces verts. Les 7 plateformes de stockage réparties sur le Département permettent une commercialisation par les agriculteurs ou par camion avec une distance maximale de livraison de 20 km.
La chaudière a consommé 72 tonnes de bois sec en 2015, pour chauffer les 3 500 m² de l’école. La tonne est achetée au prix de 140 €, soit un coût annuel en combustible de 10 000 €, « autant qu’avant les travaux de rénovation de l’école, alors que nous avons doublé les surfaces ! », se réjouit Laurent Bissery.
Une saulaie d’infiltration vouée à une valorisation en bois-énergie
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« Notre objectif est d’être autonomes d’ici 5 à 6 ans en assurant un approvisionnement en bois provenant de la commune », indique Laurent Bissery. « Pour cela, nous avons planté une saulaie sur notre station d’épuration à filtres roseaux ». L’exploitation de bois bocagers pourra compléter l’approvisionnement.
La station s’étend sur 8,5 hectares et comprend trois bassins de dimensions différentes. Avant rejet dans le milieu naturel, l’eau passe par un filtre à apatite (roche « basique » dont la fonction est de réguler le pH, celui-ci devant être de 7,5).
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La zone d’infiltration où sont situés les saules couvre une surface de 5,5 hectares. 6 000 saules y sont plantés, permettant l’évapotranspiration de l’eau. Un système de noues reliées entre elles créée un fil d’eau très précis. L’objectif de valoriser les saules en bois-énergie suppose de mener les arbustes de façon à favoriser la production de bois et être excédentaires. Pour cela, des essences locales peu buissonnantes ont été retenues. « Nous ne pouvons pas utiliser d’engin dans cet espace, donc nous avons débardé à cheval », complète Laurent Bissery.
Les volumes d’eau à traiter vont de 170 m³ (juillet 2015) à 800 m³ (février). L’entretien de la station d’épuration mobilise un équivalent temps-plein, avec une maintenance régulière de 20 à 25h/semaine, complétée de renforts pour des travaux ponctuels.
Retrouvez plus d'informations (techniques et financières) sur la page dédiée au projet
Visite à La Grigonnais (44) : un chauffage biomasse en quasi-autonomie !
De l'idée à la réalisation
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La commune a réalisé en 2012 un réseau de chaleur qui chauffe la quasi-totalité des équipements publics. Le réseau est adossé à une filière de valorisation du bois de bocage communal, en lien avec les agriculteurs et particuliers. Aujourd'hui, la commune est quasiment autonome en matière de chauffage.
Monique Jamin, maire, se souvient : "Nous avions la volonté de maitriser nos coûts de chauffe, et de diminuer notre consommation d’énergie fossile. En 2010, nous avons réalisé deux visites de réseaux de chaleur bois avec BRUDED et le CIVAM, qui nous ont convaincus dans notre volonté de créer une filière bois locale pour chauffer nos équipements publics".
Une étude de faisabilité du réseau de chaleur est réalisée, en parallèle de l'étude par le CIVAM Defis 44 du potentiel des haies communales. Celui-ci est évalué à 85 ml/ha, largement supérieur à la moyenne départementale de 56ml/ha.
Dès 2012, les travaux ont été engagés : le réseau de chaleur court sur 240 ml et dessert la mairie, l’école publique, la salle culturelle et le restaurant scolaire, soit une surface de 1 600 m², récemment agrandie de 600m². Il est raccordé à une chaudière de 100kW (marque Hargassner®), secondée par une chaudière gaz de 150 kW. 70 tonnes sont nécessaires pour chauffer cette surface.
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Un approvisionnement communal diversifié
Durant les deux premières années, la commune fait appel à la SCIC Bois-énergie 44 pour s’approvisionner. « Nous avons souhaité diversifier nos sources d’approvisionnement en nous appuyant sur les différentes ressources présentes sur notre territoire », indique Nicolas Bodineau, adjoint à l’environnement. C’est pourquoi dès 2013, la commune s’appuie sur différentes sources :
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exploitation de ses parcelles boisées
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exploitation de haies de bords de routes (chantier test en 2014) supposant une convention avec les riverains avec deux possibilités : Intervention en direct des propriétaires, qui coupent le bois et le récupèrent, ou délégation à la commune qui valorise ensuite le bois de coupe.
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Rachat de bois à des agriculteurs via la signature d’une charte avec la commune
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convention avec des particuliers pour valoriser le « bois d’opportunité ».
Deux ans plus tard, la diversification des sources d’approvisionnement porte ses fruits : la commune bénéficie de 2 ans de bois d’avance, stockés sur une friche industrielle non loin de la chaudière.
Retrouvez plus d'informations sur la page dédiée au projet de La Grigonnais
En savoir plus
Des documents ressources :
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Dossier de mutualisation sur les filières bois-énergie : retours d'expériences de collectivités, compte-rendus de visites et rencontres
Des partenaires pour vous accompagner
Pour la Loire-Atlantique :
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Le réseau régional des professionnels du bois Atlanbois anime le programme de développement du bois énergie pour les secteurs collectif/tertiaire, accompagne les maîtres d’ouvrage, suit et facilite la réalisation de projets de chaufferie bois énergie.
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Le CIVAM Défis 44 porte la mission Relais Bois-Energie, dans le cadre d’une convention avec l'ADEME et la Région Pays de la Loire, et accompagne à ce titre les porteurs de projet dans leurs démarches.
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La SCIC bois-énergie 44 approvisionne les collectivités en bois bocager ou issu de l’entretien des espaces verts, sur toute la Loire-Atlantique
Pour la Bretagne : AILE et ABIBOIS animent le Plan bois énergie.
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L’association AILE accompagne la structuration des fournisseurs de bois et le développement des chaufferies.
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L’interprofession Abibois accompagne la mobilisation du bois en forêt et structurer la filière bois bûche.