Le contexte

Malgré ses 50 associations et ses 2 écoles, pour se réunir ou proposer des spectacles, Loperhet disposait jusqu’alors principalement d’une salle dont la vocation première était d’être un restaurant scolaire. Son fort taux d’occupation, sa taille limitée et les contraintes d’hygiène à respecter n’étaient pas sans poser de difficultés logistiques. C’est donc logiquement que la municipalité s’est lancée dans un projet de salle multifonctions en 2004-2005.

"Avec le Trimaran, nous espérons non seulement répondre aux besoins actuels de la population loperhétoise mais aussi susciter de nouvelles initiatives." Georges Hervé, adjoint aux travaux

Les étapes clés

Dès 2004-2005, le cabinet Habitat Développement a été missionné par la mairie pour identifier les besoins, sur la base notamment d’entretiens avec les associations, les écoles et la population dans son ensemble.

Pour traduire ces besoins concrètement dans la conception des locaux, un comité consultatif composé d’élus, d’agents, de représentants d’usagers et de riverains a été créé. Ce comité comprenait également des personnes ressources par exemple pour l'accessibilité aux personnes à mobilité réduite (PMR), ou comme Ener'gence, l'agence locale de l’énergie et du climat du pays de Brest pour les aspects de maitrise de l’énergie et de l’eau et l’intégration d’écomatériaux. Les élus du comité ont aussi visité des réalisations d’autres communes. 

La synthèse des données recueillies leur a permis d’établir un cahier des charges pour le recrutement de l’équipe de maitrise d’œuvre. A été retenue l’équipe composée de l’architecte Bertrand Moraglia, du bureau d’études ICARE (tous deux à Plougastel-Daoulas) et du bureau d’études fluides et structures ECODIAG (Saint Malo).

Le Trimaran a été inauguré en novembre 2012.

Les objectifs fixés

• Répondre aux besoins des associations, écoles et particuliers, susciter de nouvelles initiatives : danse, fest-noz, banquet, concert, théâtre, réunion, etc. en prévoyant l’accessibilité PMR y compris à la scène.

• Limiter les nuisances sonores, travailler l’intégration paysagère du bâtiment.

• Assurer un confort acoustique intérieur.

• Limiter les consommations en énergie et eau, gérer les eaux pluviales, favoriser les écomatériaux.

Les choix techniques

Localisation de la salle

La salle vient s’intégrer dans une zone d’activités de loisirs déjà existante, en périphérie du bourg. Elle est située à proximité immédiate de la salle omnisport et des terrains de football, permettant une mutualisation des voiries et parkings.

Répartition des espaces

Le bâtiment de 990 m² est composé de 3 salles. 2 salles forment un espace de 400 m² divisible en 2 par une cloison mobile, d’une capacité de 450 places assises ou 1300 places debout. Il dispose en annexe d’une scène de 80 m² accessible par une rampe PMR, d'une loge avec sanitaires ainsi que d’un office de réchauffage. La 3ème salle de 80 m² comprend un hall d’accueil et d’exposition avec bar et vestiaire.

Les voiries et parkings peuvent être mutualisés avec ceux de la salle omnisport.

Performances thermiques, éco-matériaux, gestion des eaux pluviales

• Performance énergétique équivalant à celle d’un bâtiment BBC.

• Baie vitrée au Sud, plus performante qu’un mur trombe initialement prévu, au vu de l’usage ponctuel du bâtiment (d’après les résultats de l’étude thermique). La baie est équipée d’une casquette formée par 36 m² de panneaux photovoltaïques, pour éviter la surchauffe en été et produire dans le même temps une énergie renouvelable.

• Chauffage gaz, avec air pulsé (plus efficace pour des usages ponctuels). Hauteurs sous plafond réduites pour limiter les besoins en chauffage. Toiture végétalisée pour une meilleure isolation thermique (et acoustique aussi).

• Eclairage naturel favorisé (mais possibilité aussi de "faire le noir" en plein jour).

• Eco-matériaux : ossature, charpente et bardage bois, peintures sans COV.

• Gestion des eaux pluviales : les parkings en terre-pierre enherbée permettent l'infiltration des eaux pluviales. La toiture végétalisée contribue également à capter l'eau pour limiter les effets de ruissellement en cas de forte pluie. Les sanitaires sont alimentés par de l'eau de forage (et non de l'eau potable).

Performances acoustiques

L'objectif était à la fois de garantir le confort acoustique intérieur (on ne doit pas entendre la grêle tomber sur le toit) et éviter les nuisances sonores pour le voisinage. Une étude acoustique a donc été réalisée et a conditionné le choix des matériaux.

Pour le confort intérieur, la toiture végétalisée était un élément clé. A noter aussi la présence d'un amplificateur de boucle à induction magnétique pour les malentendants.

Pour limiter le bruit à l'extérieur, la sonorisation est équipée d'un système de limitation des décibels, et la salle d’une alarme visuelle suivie d’une coupure électrique asservie à l’ouverture trop longue des portes.

Clauses d’insertion

Le code des marchés publics du 1er septembre 2006 prévoit différentes modalités visant à favoriser l’insertion dans les marchés publics. L’action d’insertion dite « clause d’insertion professionnelle » consiste à réserver dans le marché un nombre minimal d’heures de travail à des personnes éloignées du milieu de l’emploi. La proportion de la part de « main d’oeuvre » réservée au public éloigné du milieu de l’emploi est de 5% du nombre d’heures total nécessaire à la réalisation des prestations. La commune de Loperhet a été aidée sur ce projet par la maison de l’emploi et de la formation professionnelle du pays de Brest.

1360 heures ont ainsi été réalisées en insertion (aménagements extérieurs, charpente/bardage, couverture, gros oeuvre).

Le projet est lauréat de l'appel à projets Eco-FAUR² de la Région Bretagne.