Revenir

Dynamique de bourg et services à la santé, à Lanmeur (29)

Lundi 27 Mai 2013

Dans un contexte de désertification médicale en milieu rural, la présence d’un(de) médecin(s) est considérée comme un réel atout pour l’attractivité d’une commune. A travers les exemples de Lanmeur et Cléguérec, cette rencontre entre élus a été l'occasion de voir pourquoi et comment les communes peuvent agir sur les services à la santé.


Le pôle médical universitaire de Lanmeur : un meilleur accès aux soins mais pas seulement...

Ouvert en février 2013, le pôle médical universitaire de Lanmeur est le résultat d’une dizaine d’années de réflexion des élus mais aussi du corps médical et paramédical.

Lanmeur est une commune rurale de 2200 habitants située dans le Trégor finistérien à une dizaine de kilomètres de Morlaix. Contrairement aux autres communes de son canton, Lanmeur n'a pas accès au littoral mais constitue un pôle reconnu pour ses commerces et services. Voici quelques uns des points présentés par Jean-Luc Fichet.

  • Les maisons de santé et pôles médicaux répondent à une nouvelle demande des professionnels de la santé qui recherchent des postes moins isolés, avec des horaires moins contraignants et moins de déplacements aussi, afin de se préserver une vie privée.

  • Il est primordial de réfléchir à l’échelle d’un territoire en dépassant le cadre de la commune.

  • L’implication des professionnels de la santé est une nécessité. Les élus, seuls, ne peuvent faire aboutir un tel projet.

  • Pour convaincre les professionnels de l’intérêt de travailler ensemble, Jean-Luc Fichet recommande de trouver un médecin généraliste (le seul à faire déjà le lien vers les autres spécialités médicales et paramédicales et pour lesquelles il est prescripteur) qui soit moteur et qui entraîne ses confrères.

  • Eléments qui ont contribué à motiver les professionnels : possibilité d’une coopération inter et intra professionnels pour traiter les cas difficiles, présence de studios pour accueillir des stagiaires ou des remplaçants, salles communes avec équipement informatique performant (permet de transférer facilement des dossiers, voire à terme de pratiquer la télémédecine), lien avec la faculté de médecine de Brest, accessibilité aux personnes à mobilité réduite (ascenseur).

  • Des aides financières existent pour accompagner les projets de maison ou pôle médical dont une partie est dédiée aux praticiens. C’est une information qu’ils ignorent souvent et qu’il est donc utile de leur apporter. A Lanmeur, l’Agence Régionale de la Santé a versé 10 000 euros à l’association des professionnels, après avoir validé leur projet de santé.

  • Autre point clé pour attirer des médecins sur sa commune : savoir leur vendre son territoire, sa qualité de vie, son dynamisme, etc. Organismes à contacter : facultés de médecine, URPS locale (Union Régionale des Professionnels de Santé).

  • La présence d'un pôle de santé rend la commune attractive, et dynamise également les commerces (à condition qu'il soit localisé au centre bourg).

En savoir plus sur le projet de Lanmeur

Une maison médicale pluridisciplinaire à Cléguérec

La commune envisage la construction d’une maison de santé pluridisciplinaire. Le projet, toujours dans sa phase de conception, se précise peu à peu.

Cléguérec est une commune rurale de 3000 habitants du centre Bretagne située au Nord du Morbihan à une dizaine de kilomètres de Pontivy. Voici quelques uns des points présentés par Marc Ropers, le maire.

  • Comme pour Lanmeur, Cléguérec est déjà, au niveau cantonal, un pôle avéré des services et en particulier des services à la santé. C’est donc très logiquement que l’implantation de la maison de santé est prévue sur cette commune.

  • Ici aussi l’un des généralistes a porté le projet du côté des professionnels. La réflexion s’est menée avec les médecins au niveau du canton. L’ARS a demandé le montage d’un projet de santé qu'elle a financé.

  • Il est aussi prévu d’accueillir des stagiaires pour pérenniser l’activité. Des maîtres de stage seront agréés pour les encadrer.

  • Il est également prévu que des spécialistes de Pontivy puissent intervenir ponctuellement. Par ailleurs, les soignants de Cléguérec pourront assurer des permanences dans les communes du canton dépourvues de ces services.

  • L'Etablissement Public Foncier de Bretagne assure le portage, sur une durée de 5 ans, des frais d’acquisition du terrain, de démolition et de déconstruction de bâtiments. Il a également apporté une aide financière de 7000 € (sur 36000€) pour les études pré-opérationnelles. La Région Bretagne, dans le cadre du financement Eco-FAUR Etude, a également pris en charge 50% du montant.

  • Le projet est localisé en centre bourg. La pharmacie rejoindra les locaux, de même que le siège du SADI (voir ci-après).

Mutualisation des services d’aide à domicile sur le canton de Cléguérec

Au vu des difficultés rencontrées par les CCAS, les 8 communes du canton de Cléguérec ont décidé de mutualiser leurs services d’aides à domicile pour les rendre pérennes.

Objectifs :

  • Renforcer la capacité d’aide sur le territoire des communes concernées par la mutualisation des moyens humains et financiers.

  • Accroître la qualité du service rendu grâce à l’harmonisation des statuts et la professionnalisation des agents, rendus possible par la gestion des services opérée sur une plus grande échelle.

  • Réduire le niveau de précarité des aides à domicile, par l’accroissement des capacités de redéploiement des heures travaillées et par la formation professionnelle.

Avantages pour les salariées :

  • Harmonisation des statuts vers le haut

  • Plan de formation pour toutes

  • Plus d’heures de travail grâce à un territoire plus vaste et un service 7 jours sur 7

  • Possibilité de s’impliquer dans des activités d’animation

En partenariat avec le CLARPA56, le SADI a mis en place un programme d’ateliers d’échanges et de rencontres dans chaque commune. Les thématiques sont très diverses : motricité, cours de cuisine, séance cinéma, échanges de souvenirs, écriture… L’atelier est organisé par une salariée volontaire et animé par une professionnelle du CLARPA. Il est ouvert à toutes les personnes de plus de 60 ans. Ce programme, destiné à rompre la solitude, a bénéficié du soutien financier de la Région Bretagne dans le cadre du contrat de Pays.

Pour Marc Ropers, « au-delà du meilleur service rendu à la population et de l’amélioration des conditions de travail des salariées, ce projet participe à créer du lien entre les communes du canton. Il démontre qu’il est possible d’avoir une vision partagée de son développement et que la mutualisation des moyens et des énergies peut contribuer à l’amélioration du bien vivre ensemble sur ce territoire. »

 

Facebook Twitter Google Plus Viadeo Linkedin