
Démarche globale
À l’occasion d’une réunion publique à l’orée des municipales en 2014, deux personnes évoquent l’idée de créer un marché de producteurs dans le but de créer du lien social et valoriser les producteurs locaux. La nouvelle municipalité entend cela et propose d’accompagner le collectif dans ses démarches : accompagnement technique et moral notamment pour défendre l’idée de rouvrir une épicerie alors que l’autre venait de fermer ses portes…. Pour susciter les échanges autour de ce projet et discuter des conditions de sa faisabilité, un débat public, ouvert à la population et aux partenaires potentiels, est organisé. À la suite, une enquête auprès de la population communale sur ses modes de consommation et ses besoins est lancée, et des visites d’opérations similaires sont organisées en Côtes d’Armor, Morbihan et Ille-et-Vilaine notamment.
Forme juridique et montage financier
Après comparaison des différentes formes juridiques possibles, le collectif se fédère en association « Épissure » Cette forme est préférée à la forme SCIC (société coopérative d’intérêt collectif). Pour poursuivre le travail engagé par le collectif en commission et cadrer le montage du projet, l’association provoque des rencontres avec différentes structures d’accompagnement (espace associatif de Quimper, Quimperlé Communauté, experts comptables). Un dossier de financement du projet est monté sur les bases du précédent chiffre d’affaires annuel de VIVAL (175.000 €), et des aides sont obtenues auprès du conseil départemental du Finistère (5 000 €) et de la commune (10 000 €). Quimperlé communauté a également été sollicitée et va valider un fonds de concours qui permettrait à l’association de bénéficier d’un soutien financier.
Fonctionnement
Soucieuse de voir ce projet innovant et original aboutir, la commune conclut par ailleurs une convention d’objectifs avec l’association définissant leurs actions respectives. Le local communal est ainsi mis à disposition par la commune à l’association et cette dernière procède à différents travaux d’aménagement (façade, rayonnage…). Le local est prêté pendant les premiers mois à l’association qui paiera ensuite un loyer mensuel.
L’épicerie ouvre ses portes en 2015
Afin de permettre le lancement de l’épicerie, l’association procède sur internet notamment à un appel à apport de fonds pour le financement du matériel et du fonds de départ (15 000€). Le « Régal d’Épissure » ouvre ses portes le 6 mai 2015 et vit les premiers mois un succès important : d’un salarié au départ, on atteint 1,5 emplois quelques mois plus tard. Le gérant de l’épicerie est recruté par l’association pour permettre le fonctionnement du commerce en plus de l’implication d’une quarantaine de bénévoles. On note toutefois la difficulté d’un fonctionnement associatif et bénévole : le manque de savoir-faire en matière de commerce, la baisse ponctuelle de motivation ou de disponibilité rendent la chose parfois compliquée.
En 2016, où en est-on ?
Si le souhait de l’association était bien celui de privilégier les produits issus des circuits courts et/ou Bio, la réalité est celle d’une demande différente : un sondage effectué auprès de la population a révélé une faible demande en produits bio. Les produits frais locaux et transformés (le gérant est cuisinier de formation) fonctionnent mieux que les produits « secs ».
L’équilibre fragile de maintenir des employés a été revu un peu à la baisse : on est repassé à 1 emploi. Au final, c’est une opération fragile mais réussie qui demandera beaucoup de travail et de vigilance pour perdurer dans le temps. La demande locale était forte et l’offre produite cohérente.
« Ce projet est une opération réussie même si elle subit aussi des difficultés. L’épicerie a redonné vie du bourg ; le dimanche matin, ce n’est plus le même !
Nous tirons 3 leçons de cette expérience pour qu’un tel projet soit réaliste :
1/ Il doit être à l’initiative de citoyens
2/la collectivité doit l’accompagner
et
3/les usagers doivent se l’approprier et le faire fonctionner »
Anne Borry, Maire
La presse en parle
Article Le Télégramme 15 avril 2016
Article le Télégramme 1er décembre 2015
Article Le Télégramme 7 mai 2015